William Cliff, Matières fermées


WilliamCliff

Le poète belge William Cliff n’a rien perdu de son talent, au contraire. En 217 sonnets il reprend ici une voie qui lui est familière depuis Journal d’un innocent, celle d’une espèce de journal en vers où le quotidien alterne avec les souvenirs, de rencontre, de voyages, de famille. Mais Cliff, c’est surtout un verbe, une phrase, un vers, un ton ! Fluide, le texte transcende vers et rimes au fil d’un rythme souple qui épouse la pensée, la conduit et la prolonge comme par enchantement. Peu importe, à la limite, ce dont il est question : toute réalité, même et surtout la plus triviale, est comme transfigurée par l’écriture. Mais Cliff a des choses à dire : c’est une sorte de misanthrope humaniste ; il peut nous déranger parfois, mais son lyrisme donne à penser. Même fermée, la matière affective est ce qui nourrit le poème, où les souvenirs, notamment, sont nombreux.

 

Gérald Purnelle
Métriques et formes poétiques contemporaines

William Cliff, Matières fermées, La Table ronde, 2018.

 

 

Lectures pour l'été 2018

 

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