Lawrence Durrell : Le quatuor d’Alexandrie


Durrell-L

Baroque, luxuriant, intense, profond, cosmopolite, intellectuel, sensuel, cultivé, éblouissant.

Lawrence Durrell n’est pas célèbre en francophonie, mais est toujours adulé dans le monde anglophone. Son œuvre, autant que sa vie rocambolesque, font l’objet de textes passionnés.

Né en Inde britannique, envoyé à 11 ans à l’école en Angleterre ; à 23 ans il vit avec sa mère veuve et ses frères et sœur à Corfou (L'Île de Prospero ; son frère Gerald a raconté cette période dans le délicieux Ma famille et autres animaux ), puis en Alexandrie où il travaille pour le gouvernement britannique (Le quatuor d’Alexandrie), puis à Rhodes (Vénus et la mer), en Argentine puis en Yougoslavie (les humoristiques Aigles blancs de Serbie, Esprit de Corps, Sauve Qui Peut), puis il achète une maison à Chypre (Citrons acides) où il devra fuir la guerre ; puis il s’établit à Sommières dans le sud de la France (Le quintette d’Avignon).

Le Quatuor se passe en Alexandrie, du temps où elle était très cosmopolite, juste avant la guerre.

Le verbe est magique, le sens complexe, les mises en abyme vertigineuses, les images rutilantes. La ville est un personnage à part entière ; les ambiances sont si prégnantes que, le livre refermé, on connait cette Alexandrie-là mieux qu’une ville où on aurait vécu 20 ans.

Et l’histoire ? Il n’y a pas d’histoire. Il y en a cent qui se croisent, se recoupent, se contredisent selon le narrateur et rendent le résumé impossible. Durrell a dit vouloir appliquer la théorie de la relativité.

Un livre qui s’interroge sur l’amour pour en sonder les méandres et la philosophie humaine car les quatre livres sont plus amples que n’importe quel thème et sous-thème et les personnages plus réels que leurs histoires.

Un chef -d’œuvre.

Marie Derley
Écrivaine, Alumni Faculté de Philosophie et Lettres

Lawrence Durrell, Le quatuor d’Alexandrie, Le livre de poche, 2003, 1053 p.

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