John Steinbeck : Of Mice and Men [Des souris et des hommes]


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« Guys like us, that work on ranches, are the loneliest guys in the world. They got no family. They don’t belong no place. They come to a ranch an’ work up a stake and then they go inta town and blow their stake, and the first thing you know they’re poundin’ their tail on some other ranch. They ain’t got nothing to look ahead to. » (p. 15)

Steinbeck est un expert de ce qu’il a lui-même défini comme « non-teleological thinking », cette manière de voir la vie comme un scientifique, sans fioritures ou artifices poétiques qui occulteraient son réalisme cinglant. Dans Of Mice and Men, les peines de l’humain s’accordent aux rythmes de la nature, qui en fait des moments inévitables (mais surmontables ?) de la vie. L’ambiance est tendue, teintée (ou tachée ?) d’une réalité difficile à digérer. Le (re)lire, c’est se (re)plonger dans une humanité à la lisière, retranchée dans ses limites les plus ardues, sur toile de fond de la Grande Dépression américaine. George et Lennie, deux travailleurs saisonniers en Californie, nous rappellent que justice n’est pas toujours faite à celles et ceux qui en ont le plus besoin, et encore moins appliquée par ses plus nobles défenseurs. Ils avancent stoïquement vers la terre promise, un rêve dont la réalisation est compromise. Un court roman qui se lit d’une traite et sans peine, sauf pour son fatalisme steinbeckien qui veut pourtant nous pousser à réfléchir et à agir.

David Lombard
Langues, lettres, et traductologie

John Steinbeck, Of Mice and Men, Penguin Modern Classics, 1994-2000, 128 p.
John Steinbeck, Des souris et des hommes / Of Mice and Men, Trad. Maurice-Edgar Coindreau, Folio bilingue, 2020, 288 p.

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