gestern555

Pour son septième roman, Hélène Gestern se lance dans le roman à suspense, mais l’objet du récit c’est d’abord la musique et l’amour obsessionnel que l’on peut lui porter. Domenico Scarlatti a composé 555 sonates pour clavecin, qui font l’objet d’un véritable culte de la part de ses inconditionnels. Or voici qu’un hasard fait qu’un luthier découvre dans la doublure d’un étui de violoncelle une partition qui pourrait bien être celle d’une pythique 55e sonate… Qu’en faire ? la rendre ? la publier ? l’authentifier ? objet de toutes les convoitises, la partition relie plusieurs personnages dont les points de vue alternent dans un roman choral dont le focus reste unique, mais évolue sans cesse : cette partition, vraie ou fausse ? Et si elle est fausse, pourquoi ? par qui ? Là est l’intrigue, le mystère. Sans meurtre, sans véritables méchants, ça tient en haleine : Hélène Gestern a le chic pour en faire un véritable roman, à la forme originale, riche et plaisante. Après l’avoir lu, on écoute du Scarlatti.

Gérald Purnelle
Poésie moderne et contemporaine de langue française

Hélène Gestern, 555, Arléa, 2022, 448 p.

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