Andri Snær Magnason : Lovestar


Magnason

Connaissez-vous Big Brother, cette intelligence artificielle du roman 1984 qui sait tout et voit tout ? Et connaissez-vous aussi la romance dramatique de Chloé et Colin, les protagonistes de l’Écume des jours, ce roman à la plume onirique et absurde ? Alors vous avez déjà un bel aperçu de ce qu’est Lovestar, car l’on se situe clairement quelque part entre ces deux monuments de la littérature. Premier roman d’Andri Snær Magnason (oui, oui ! Moi aussi, j’ai eu de la peine à le croire !), cette dystopie est une parfaite satire de notre société ultra numérique, avec cette petite touche nordique tellement appréciée.

Dans un univers régi par une intelligence artificielle mise au point par LoveStar, un industriel visionnaire, un couple de jeunes gens va tenter de déjouer les mécanismes d’un destin tout tracé pour eux mais qui ne leur convient pas. En effet, InLove, le système chargé de trouver l’âme sœur de chaque citoyenne et citoyen, a cru viser juste concernant la ravissante Sigriđur. Elle est sommée d’aller à la rencontre d’un homme qu’elle n’a jamais vu et avec qui elle est censée passer le reste de ses jours. Sigriđur hésite, mais son amoureux Indriđi, lui, n’est pas d’accord du tout, et va tout faire pour que cette rencontre n’ait pas lieu. En découle une ribambelle de quiproquos et d’aventures aussi absurdes que délicieuses.

Entre une usine à pluviers, des roses à miel, des “renards de la colonisation” qui font “Aqqaqaqq !”, un méchant loup un peu trop protecteur, des corps humains envoyés vers l’espace pour en faire des étoiles filantes, des publicités tellement envahissantes que certaines personnes sont payées pour les “aboyer” partout et en toutes circonstances, des algorithmes qui régissent la vie des humains jusque dans ses moindres aspects... je vous promets que vous ne risquez pas de vous ennuyer ! C’est drôle à souhait, souvent absurde (mais pas tant que ça, si on prend le temps d’y réfléchir), parfois poétique, avec un soupçon de romantisme et beaucoup de créativité. Personnellement, j’ai adoré !

Toute ressemblance avec la vie réelle est, bien sûr, purement fortuite… hum ahum… Désolée, j’avais un renard coincé dans la gorge. Aqqaqaqq !!

Marie Jost
Blogueuse littéraire, Philosophie et Communication

Andri Snær Magnason, Lovestar,  Trad. Éric Boury, J'ai lu, 2017, 384 p.

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