Rose-Marie Lagrave : Se ressaisir


Lagrave

Rose-Marie Lagrave analyse avec un regard féministe son parcours de vie en s’appuyant notamment sur les nombreux témoignages de sa fratrie. Sa démarche se veut ainsi scientifique, réduisant le biais inhérent aux méandres, oublis et reconstructions de la mémoire personnelle. Issue d’une famille nombreuse de onze enfants, elle cheminera de l’école primaire jusqu’à son diplôme de thèse en sociologie, avec ténacité et détermination, s’appuyant sur un travail minutieux et une certaine forme de générosité plutôt que sur le relationnel carriériste fréquent dans le monde universitaire qui deviendra le sien. À la différence de Didier Éribon et Édouard Louis, autres transfuges de classe, elle n’aura jamais honte de sa famille. Même si cette dernière menait une vie très dure financièrement, Rose-Marie Lagrave lui reconnait une influence importante et positive sur son parcours. L’importance que son père a toujours accordée à la Culture a été en effet prépondérante pour inciter tous les membres de la fratrie à « grandir » et sortir de leur condition modeste.  Rose-Marie Lagrave dit ainsi avoir réussi à concilier ses deux mondes, amenant dans l’un un peu de l’autre.

Cet essai passionnant a réveillé chez moi quelques souvenirs, ceux du lycée des années 60 et des amitiés que l’on y construit, ceux des relations entre collègues, hommes et femmes, ceux des quelques personnes déterminantes dans mon propre parcours de vie. Il a suscité de nombreux questionnements qui m’ont incitée à approfondir ce thème de transfuges de classe, soit par d’autres lectures, soit par des conversations avec d’autres transfuges de classe de mon entourage.

Martine Jaminon
Faculté des Sciences

Rose-Marie Lagrave, Se ressaisir. Enquête autobiographique d’une transfuge de classe féministe, La découverte, 2021, 438 p.

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