Natsume Sôseki, Oreiller d’herbe ou le Voyage poétique
Ce roman est poésie.
L’histoire est ténue, fil léger et dansant dans cette réflexion de Natsume Sôseki (1867-1916), grand auteur japonais de l’ère Meiji, sur la fonction de l’art, de la peinture, de la poésie.
Un jeune artiste entreprend un voyage dans la campagne japonaise, loin de l’agitation du monde, à la recherche de l’impassibilité. Néanmoins, il accepte de se laisser déconcerter par une créature mystérieuse, furtive et fantasque qui apparaît quand on ne l’attend pas. Il emporte avec lui son carnet d’esquisses, en quête de la peinture idéale. Il se promène ainsi dans les hautes herbes, un chapeau sur la tête, dans les sentiers de montagne, au bord d’un étang, sous les mandariniers. Il contemple les choses curieuses, les observe, accepte l’étrange, nous y entraîne avec humour, autodérision. On n’échappe pas à la nostalgie ou à la gravité. Son récit, parsemé de haikus, qu’il compose faute d’arriver à peindre, dépose chez le lecteur un sourire et le laisse en ravissement.
Le texte est accompagné de magnifiques illustrations d’une infinie délicatesse de
Michèle Gaspard
Élève libre en Littérature japonaise
Natsume Sôseki, Oreiller d’herbe ou le Voyage poétique. Trad. Élisabeth Suetsugu, Éditions Picquier Poche, 2018, 256 p.
