Pierre Lemaître : Le serpent majuscule


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Ah la pauvre Mathilde… Depuis la fin de la guerre, durant laquelle elle fut une résistante autant admirée que crainte, elle n’a cessé d’honorer à la perfection les contrats qu’Henri lui envoyait. Une cible, une balle : un travail propre, net, bien fait. Ce cher Henri qui l’a toujours aimée et qu’elle aime depuis toujours. Ils n’ont jamais pu être ensemble, le boulot vous comprendrez. Mais voilà, Mathilde n’est plus toute jeune et depuis quelque temps, elle débloque totalement. Les cibles propres et nettes se transforment en gruyère informe, on omet le silencieux, on élimine des témoins gênants, on s’invente des cibles, on oublie de jeter ses armes … Et puis la Mathilde, elle s’énerve vite : pourquoi ne lui a-t-il pas rendu sa monnaie, ce garagiste ? Bah, une balle dans le buffet, ça le calmera. Et ce voisin qui lui a décapité son cher Ludo… enfin, c’est bien le voisin qui a tué son chien n’est-ce pas ? Et la police qui s’en mêle… ça aussi ça l’énerve beaucoup. Bref, Mathilde est devenue dangereuse et Henri va devoir s’occuper d’elle… à moins que ce ne soit l’inverse ?

Un roman surprenant et un peu cruel avec un anti-héros autant immoral que fascinant. On se délecte de l’humour mordant de l’auteur. Un bon moment à passer.

Delphine Decelle
Maison de la science

Pierre Lemaître, Le serpent majuscule, Albin Michel, 2021, 336 p.

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