Léon Tolstoï : La guerre et la paix


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Moscou, 1804. Alors que Napoléon menace le reste de l’Europe, en ce compris l’invincible Russie, les salons aristocratiques moscovites et pétersbourgeois vont bon train. C’est là que se rencontrent régulièrement Pierre Bézoukhov, rêveur intellectuel, fervent admirateur des idées nouvelles de Rousseau ; Natacha Rostov, pétillante et brillante jeune femme, en proie à de nombreuses passions amoureuses ; et Andreï Bolkonski, jeune militaire ambitieux empêtré dans un mariage malheureux. Au gré des périodes de guerre et de paix, ces personnages vont se rapprocher, s’éloigner, se perdre et surtout changer, profondément et irrémédiablement.

Qu’écrire sur « La guerre et la paix » qui ne l’a pas déjà été, comment convaincre le lecteur réticent à sauter le pas et à se plonger dans cette œuvre gigantesque et remarquable ? Essayons. « Guerre et paix » est un livre aux multiples facettes : chacun peut donc y trouver son compte. C’est une description quasi journalistique des événements qui ont secoué la Russie entre 1804 et 1812. C’est aussi une réflexion philosophique sur des questions qui taraudent tout le monde : qu’est-ce qu’un mariage heureux ? qu’est-ce que la liberté ? pourquoi les peuples se font-ils la guerre ? la vie mondaine, faite d’apparences et de conversations superficielles, est-elle vaine ? Mais surtout, et avant tout, « Guerre et paix » est un récit romanesque envoûtant, supporté par une galerie incroyable de personnages plus vrais que nature, que l’on prend immensément plaisir à voir évoluer, réussir (un peu), échouer (pas mal) sur plusieurs années. Il est difficile de ne pas éprouver une profonde empathie pour les angoisses existentielles de Pierre, les chagrins d’amour de Natacha et le détachement de la réalité qu’éprouve Andreï. Bien qu’étant ancré dans une période historique spécifique et un pays particulier, la Russie, le récit – n’est-ce pas là la marque de fabrique de tout classique digne de ce nom ? – traite avec justesse de sujets et de questionnements qui demeurent, pour leur part, universels. 

Marie-Sophie Silan
Département de Droit- Cite

Léon Tolstoï, La guerre et la paix I, Trad. Élisabeth Guertik, Le livre de Poche classique, 2010, 992 p.
Léon Tolstoï, La guerre et la paix II, Trad. Élisabeth Guertik, Le livre de Poche classique, 2010, 960 p.

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