Chris Whitaker : Duchess

Je m’apprêtais à chroniquer un récent premier roman d’une sympathique auteure oscillant entre drame psychologique et ‘feel good’ quand j’entendis parler du « Duchess » de Chris Whitaker, dont l’encre avait à peine eu le temps de sécher. Quand la 4^e de couverture affirme qu’on « n’avait pas rencontré d’héroïne aussi farouche et attachante depuis Scout dans Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, le chef d’œuvre de Harper Lee », je reste relativement sceptique, d’autant que je ne connais que de nom ledit chef-d’œuvre. Mais quand une amie lectrice compulsive autant que critique avisée le trouve extraordinaire, alors j’achète !

Une dizaine de pages suffit à se convaincre qu’on ne s’est pas trompé. Le style dense et nerveux, simple mais riche, fait mouche. Le nécessaire est dit en temps voulu sans fioriture ; les personnages se dessinent progressivement.

Le récit accroche, le contexte prend forme sans effet inutile. Le caractère des protagonistes se dévoile naturellement. On ressent vite le poids des lieux et du passé. Sans qu’il devienne étouffant, l’auteur se permettant de discrètes pointes d’humour. Il est vrai que le livre est traduit de l’anglais et non de l’américain.

Pierre Graas
Écrivain, Alumni

Chris Whitaker, Duchess, Trad. Julie Sibony, Sonatine, 2022, 519 p.

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