Rosa Montero : La ridícula idea de no volver a verte [L’idée ridicule de ne plus jamais te revoir]
Le titre de ce petit livre attise la curiosité du lecteur : histoire d’amour ou récit de deuil ? Ni vraiment l’un, ni vraiment l’autre et un peu des deux à la fois. À partir du journal (reproduit en fin d’ouvrage) que Marie Curie a écrit à la suite de la mort de son mari, Pierre Curie, Rosa Montero pénètre dans la biographie de cette femme fascinante et cherche à faire de son existence le point de départ d’une réflexion aux multiples facettes. Si l’auteure s’est sentie à ce point attirée par la vie de la scientifique, c’est d’abord et avant tout à cause de cette expérience de la perte qui les unit : à travers le deuil de Pierre, Rosa Montero revient sur la maladie incurable de son mari, Pablo, et sur ses derniers moments.
Cependant, ce récit n’a rien de dramatique ni de macabre. Il aborde simplement, avec beaucoup de pudeur et une grande délicatesse, l’une des expériences les plus douloureuses que peut traverser l’être humain. Montero nous emmène avec elle dans l’examen d’une vie riche et difficile et s’interroge sur la condition féminine, sur les relations qu’entretiennent les femmes et les hommes, ainsi que sur l’expérience du deuil et la transformation qui s’opère en celui ou celle qui doit la traverser.
Rahel Teicher
Langues et littératures espagnoles et hispano-américaines
Rosa Montero, La ridícula idea de no volver a verte, Booket Libri, 2014, 233 p.
Rosa Montero, L’idée ridicule de ne plus jamais te revoir, Points, 2016, 216 p.
