Lawrence Scott : Balai de sorcière


scott

Un récit éblouissant ! Un hardi puzzle, dur dur, croit-on en entamant la lecture. Puis on découvre un fabuleux kaléidoscope.

Balai de sorcière (patience ! le sens du titre vous sera révélé !) retrace l’histoire de la malédiction coloniale d’une île des Caraïbes. De « la foule hurlante [...] les cris provenaient de l’avenir autant que du passé. » (p.78) S’y mêlent des chants carnavalesques.

Lavren, merveilleux conteur, est polyvalent : hermaphrodite, à cheval sur trois continents, il transcrit les mémoires de sa « bien-aimée muse et mère » qu’il accompagne jusqu’au bout de la mort et de l’amour. Métis, Lavren l’est par la double inspiration de sa dévote mère, Maria Elena, et par la chaleur, la douceur enveloppante de Joséphine, sa nounou noire, qui l’initie à l’art africain du conte, pas « Il était une fois » mais « Cric / Crac ».

Devant les ciels changeants, résistants à la reproduction, l’auteur rappelle que « l’art ne [peut] représenter, il [doit] interpréter. » (p.160)

Toute notre admiration va à la traductrice, qui atteint ici les sommets de son art.

Rose-Marie François
Écrivaine, Langues et littératures modernes

Lire aussi la présentation sur le site de la Faculté

Lawrence Scott, Balai de sorcière, Trad. Christine Pagnoulle, Mémoire d’encrier, 2020, 360 p.

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