Émile Ajar : La vie devant soi


Ajar

C'est avec ce roman que Romain Gary réussit le tour de force – a priori impossible – d’obtenir pour la deuxième fois le prix Goncourt, en se glissant dans les frusques d’un double littéraire baptisé Émile Ajar. La vie devant soi raconte l’histoire de Madame Rosa, une ancienne prostituée, juive, rescapée d’Auschwitz. À Belleville, dans son appartement au sixième sans ascenseur, elle accueille désormais des enfants de prostituées. Dont le jeune Momo, dix ans, qui est le narrateur de ce roman au langage d’une originalité extrême. Un langage qui fait, de prime abord, l’intérêt de La vie devant soi. Mais celle-ci va bien au-delà, avec ses personnages inoubliables. On rit, beaucoup, on a aussi la larme à l’œil à l’évocation des malheurs de Madame Rosa, de la vieillesse, de la fin de vie, qui commençait alors, dans les années 1970, à devenir un sujet d’intérêt politique et médiatique.

La vie devant soi est un roman d’une grande humanité qui ne tombe jamais dans la mièvrerie ni dans le pathos. Une lecture parfaite pour l’été, ou pour n’importe quelle autre saison, d’ailleurs…

Charles Ledent
Écrivain [Patrick Philippart], Alumni Philosophie et Lettres

 

Émile Ajar [Romain Gary], La vie devant soi, Folio, 1982, 288 p.

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