Vinciane Despret : Autobiographie d'un poulpe
Cet ouvrage plonge le lecteur dans un futur indéterminé où la recherche scientifique a permis de comprendre le langage des animaux et reconnaît leur capacité à écrire, qu’il s’agisse de documents ou même de littérature ! L'auteure nous emmène ainsi dans d'incroyables débats de thérolinguististique (branche de la linguistique qui étudie et traduit les productions écrites des animaux) où se mêlent allègrement science et imagination et où se pose en filigrane la question de la frontière.
L’association des sciences cosmophoniques et paralinguistiques s’interroge sur des « acouphènes » dont sont victimes certains chercheurs, qui s’expliquent par le fait que les araignées poètes doivent « vibrhurler » (crier en vibrant) pour s’adresser aux arachnologues, à cause du bruit de fond d'ondes et vibrations qui saturent l’environnement suranthropisé.
La présidente de l’Association de théorarchitecture propose un discours qui fait le point sur l’état de cette science et des disciplines voisines (théohistoire et géolinguistique) à l’occasion de l’inauguration du musée de théroarchitecture et de sa première exposition « Poétique formelle et architecture religieuse chez les wombats ». Ces animaux produisent en effet des crottes cubiques dont ils construisent des murs à caractère sacré.
L’association de thérolinguistique classique s’interroge sur la littérature des poulpes et les appels de détresse que les Ulysse, les symenfants symbiotiques avec les poulpes adeptes de la métempsychose, adressent aux humains, parce qu’en raison de la pêche intensive, ils ne trouvent plus de corps où se réincarner.
Jubilatoire.
Vinciane Despret a reçu ce 24 juin 2021 le grand prix Moron de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre.
Claudine Simart
Pôle muséal et culturel
