Vincent Tassy : Apostasie


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Qui a dit que les vampires étaient passés de mode ? Par-dessus tout, qui a osé dire qu'ils brillaient dans la nuit ?

Fort une solide culture gothique, tant au niveau de la mode que de la musique ou de la littérature, Vincent Tassy nous apporte la preuve flagrante que la littérature vampirique a encore de beaux jours devant elle. Faisons table rase de ce qui a pu se faire en la matière durant les deux dernières décennies, et buvons directement aux sources : Bram Stoker, bien entendu, mais aussi le courant des romans gothiques du 18e siècle. Dans ce roman sombre et envoûtant, nous rencontrons Anthelme, jeune homme ténébreux et solitaire qui séjourne dans une mystérieuse forêt aux arbres rouge sang. Lorsqu'il rencontre Aphélion, maître des lieux, celui-ci lui raconte l'histoire de la princesse Apostasie, un conte cruel partagé entre rêve et cauchemar. L'idée d'insérer une histoire dans l'histoire est tout simplement géniale, surtout lorsque les deux récits commencent à entrer en résonance l'un avec l'autre, que le lecteur perd le nord et confond onirisme et réalité.

La prose de Vincent Tassy est somptueuse, elle fleure bon le velours et le brocart, la chair morte et le sang frais, le bonheur ineffable de l'amour et le profond désespoir de la vie éternelle. Musicien dans l'âme, il joue beaucoup sur la musicalité des mots et sur les émotions qu'ils éveillent en nous. C'est un roman tout en contraste, en clair-obscur, et doté d'une vibrante poésie qui m'a totalement bouleversée. Si ce roman n'est pas à mettre entre toutes les mains, il ravira certainement les amateurs de clairs de lune et de sombre beauté.

Qu'on se le dise, goth is not dead !

Marie Jost
ULiège Library

Vincent Tassy, Apostasie, Mnémos, Coll. Hélios, 2018, 360 p.

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