carnes

Madrid, années 1930, Puerta del Sol. À quelques hectomètres du kilomètre zéro, un tea room accueille la fine fleur de la bourgeoisie madrilène : industriels, intellectuels, artistes.

Derrière le comptoir s’affairent Antonia, Laurita, Paca, Matilde, Marta. Sous le regard malveillant et les brimades de « la responsable », elles se démènent pour un salaire qui leur laisse à peine de quoi vivre. Mais justement, que vivre quand tous les désirs sont cadenassés, inféodés aux injonctions d’une société classiste et machiste ? 

En dépit des difficultés, Matilde ne se laisse pas faire et ne rate jamais une opportunité de dire sa façon de penser. À travers ses yeux, le ballet incessant qui anime le tea room nous est rendu dans sa luxuriance et sa cruauté. Une écriture documentaire au service d'une fresque sociale, mais sans le côté chiant et donneur de leçons. C’est vivant, haletant, léger et tragique. Et alors si vous aimez comme moi les mille-feuilles de meringue saupoudrés de sucre impalpable, ce livre est pour vous.

Alexis Alvarez Barbosa
Écrivain, musicien et professeur de langue espagnol

Luisa Carnés, Tea Rooms, traduit de l'espagnol par Michelle Ortuno, La Contre-Allée, 2021, 270p.

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