Max Elskamp : La Chanson de la rue Saint-Paul


Elskamp

 

Poète symboliste francophone anversois (1862-1931), de père flamand et de mère wallonne, Max Elskamp a écrit une petite trentaine de recueils de poèmes. Grand poète aux yeux de ses pairs et méconnu du grand public : telle pourrait être résumée la renommée de Max Elskamp. Méconnu, et pourtant !

La poésie de Max Elskamp, c’est une voix qui se reconnaît. Des distiques ou des quatrains, souvent en vers courts – pentasyllabes, hexasyllabes – et dans une langue un peu étrange, à la fois simple et raffinée, naïve et précise, une grammaire parfaite mais à contre-pieds qui touche l’esprit et le cœur. Sa poésie est musicale, aérienne, d’une musique particulière, souvent mélancolique, innocente presque comme dans les comptines, issue de son écriture riche et épurée qui coule paisiblement en rythme vif et fluide malgré les originalités de langage.

Julos Beaucarne a d’ailleurs composé plusieurs chansons sur ses mots (J'ai triste d'une ville en bois ; Et C'est Lui Comme Un Matelot ; Et j'ai construit une petite maison ; Ô Claire Suzanne Adolphine ; Le jardinier).

Lors de la Première Guerre mondiale, la maison de Max Elskamp est occupée par les Allemands. Il s’exile avec un domestique pendant deux années aux Pays-Bas et se retrouve  dans un camp à Bergen op Zoom. En 1921, il publie le très touchant Sous les Tentes de l’Exode qui touche notre cœur pour lui et pour tous ceux qui endurent les exodes modernes.

Outre la poésie, Elskamp s’est aussi passionné pour les instruments scientifiques : surtout de gnomonique (diverses sortes de cadrans solaires) mais aussi des instruments d'astrologie et de cosmographie (astrolabes, planétaires, etc.), de topographie (graphomètres, boussoles de mine), de météorologie (héliographe) et de navigation (compas, sabliers). Il a légué sa riche collection de presque 600 objets au Musée de la vie wallonne de Liège.

Pour lire quelques poèmes, histoire de se mettre l’eau à la bouche et découvrir le poète à la barbiche taillée en pointe que j’ai beaucoup de plaisir à vous faire (re)découvrir.

 

Marie Derley
Écrivaine - Alumni

Max Elskamp, La Chanson de la rue Saint-Paul,  Poésie/Gallimard, 1997, 356 p.

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