Sei Shônagon : Notes de chevet


shonagon

Les Notes de chevet ont été écrites à la fin du Xe siècle par Sei Shônagon, une dame d'honneur qui vivait à la cour de l'impératrice du Japon. Le lecteur contemporain, habitué à la rudesse du Moyen Âge occidental, ne peut que s’émerveiller devant la finesse de cette civilisation nipponne, dont cette œuvre est le reflet. Il s’agit en fait de pensées éparses, écrites dans le désordre, où l’auteure évoque son ressenti devant certaines situations (" Choses qui font battre le cœur ", "choses qui font rougir de honte", etc.) Ses réflexions sont parfois sérieuses, parfois naïves, mais trahissent toujours un grand sens de la poésie.  On passe de tableaux pris sur le vif (tendres ou acerbes, cela dépend) à des réflexions plus personnelles, mais ce manque d’unité ne nuit en rien à l’intérêt que l’on porte à ce livre, car sa prose est attachante. C’est que Sei Shônagon prend le risque de se livrer telle qu’elle est, sans artifice, ce qui la rend sympathique.

 « Ceux qui liront ces notes verront ce que je suis, mon degré de culture et d’éducation, et me critiqueront. Tant pis ! J’ai écrit ces notes pour m’amuser, sans ordre ni prétention, comme elles me venaient à l’esprit ». 

Une grande dame, assurément.

Jean-François Foulon
Écrivain - Alumni

Sei Shônagon, Notes de chevet, Trad. André Beaujart, Gallimard, 1985, 378 p.

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