Honoré de Balzac : Les employés


Balzac

Balzac fait figure de précurseur quand il analyse, dès 1838, dans Les employés, les rouages de la bureaucratie post-révolutionnaire, « pouvoir gigantesque mis en mouvement par des nains », « nécessairement ami des médiocrités, grand amateur de pièces probantes et de comptes, enfin tracassier comme une petite bourgeoise », sacrifiant « l’action vivante » à l’ « action écrite » sur l’autel d’une « puissance d’inertie appelée le Rapport ». En-deçà de cette vision historique et panoramique de la bureaucratie, Balzac s’attache également à dépeindre les physionomies grotesques de l’employé, « ces gens, qui tiennent le milieu entre les portiers heureux et les ouvriers gênés », dénonçant le caractère profondément aliénant de son environnement de travail immédiat, avant de considérer l’écrasante précarité sociale de l’employé de bureau. À lire ou à relire – et pourquoi pas à la lumière du récent essai de Cyril Piroux consacré à l’employé de bureau en littérature (Éditions universitaires de Dijon, 2015).

Michel Delville
Littérature anglaise et américaine

Honoré de Balzac,  Les employés, Édition d'Anne-Marie Meininger, Folio Classiques, 1985, 352 p.

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