Armel Job : La disparue de l'île Monsin


Job

Où est passée Éva Krauss, une jeune femme de 32 ans ? Que faisait-elle, seule, sur le pont-barrage de l’île Monsin, un soir d’hiver, en pleine tempête de neige ? Au fil d’une intrigue policière assez classique, Armel Job campe une série de personnages contrastés, parmi lesquels un jeune enquêteur diplômé en philosophie et trop sûr de lui, son supérieur chevronné et plus sage, sa logeuse mélomane et cordon-bleu, un prêtre également mélomane et philosophe, un couple de quadragénaires sans histoires formé par une violoniste plutôt modeste et un accordeur-réparateur de pianos qui deviendra rapidement le principal suspect, le frère de la disparue, jeune cadre dynamique guidé par la réussite matérielle, leur mère, qui vit seule depuis le départ de ses enfants et surtout de son mari, bien des années plus tôt, le voisin de celle-ci, un retraité veuf un peu trop empressé, et bien sûr, en filigrane, la figure de la disparue, en rupture avec sa famille, mais aussi, semble-t-il, avec le monde en général.

Quels secrets dissimulent ces personnages sous leur apparence banale ? Quelles sont leurs failles, leurs blessures intimes ? Ce roman faussement léger évoque la culpabilité, le mensonge, mais aussi le besoin que nous avons les uns des autres. L’action se partage entre Eupen, une petite ville ardennaise imaginaire nommée Monroche, et surtout, Liège, singulièrement les bords de Meuse, au point que celle-ci en devienne, d’une certaine façon, le véritable protagoniste du roman. Le décor paraîtra particulièrement familier à certains membres de la communauté universitaire, puisque l’auteur a situé l’une des scènes… au Delft !

Martin Pirard
Directeur musical du CIMI, l’Orchestre à cordes de l’ULiège
Alumni Faculté de Philosophie et Lettres

Armel Job, La disparue de l'île Monsin, Robert Laffont, 2020, 306 p.

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