Roland Lehoucq : La SF sous les feux de la science


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Enthousiasmée par la lecture du premier volume, SF : la science mène l’enquête , j’ai ouvert avec appétit le deuxième volet, La SF sous les feux de la science.

La recette fonctionne toujours autant : la science-fiction comme mise en bouche d’un plat certes raffiné, mais copieux, la science. C’est avec un plaisir non feint, que j’ai savouré les explications ultra vulgarisées de l’astrophysicien. Et comme la faim vient en mangeant, c’est avec une gourmandise accrue que je suis passée de chapitre en chapitre, découvrant pourquoi la fin du monde n’a pas eu lieu en 2012 (contrairement à ce que nous annonçaient toutes, ou presque toutes, les prédictions), comment survivre à une exposition au vide spatial, si l’homme invisible voit quelque chose ou quelle est cette discipline dont j’ignorais jusqu’au nom, l’eschatologie physique. Cela parmi une foultitude d’autres choses.

Particulièrement délectable : le thème du festin. L’auteur, en effet, ne cesse de mettre en évidence les liens quasi méthodologiques, la base commune aux littérateurs et aux scientifiques. Déjà présent dans le premier opus, Lehoucq insiste, ici très explicitement, sur ce qui constitue la trame de fond de toute démarche de savoir : la curiosité et les idées folles. À l’imagination de la SF répondent les spéculations des scientifiques, l’une ne cessant de relancer les autres. Et réciproquement.

Bien sûr, je n’ai pas goûté à tous les mets avec la même délectation. Mon palais, sans doute, manque de finesse pour apprécier à sa juste mesure certaines démonstrations au développement complexe et subtil. Cela nonobstant les indéniables efforts du chef qui se trouve parfois comme malgré lui débordé par sa virtuosité et qui entraîne, alors, son lectorat dans des exposés denses, au rythme effréné, et risquant de donner mal au cœur aux esprits les moins bien accrochés.

Ne vous inquiétez pas, cependant : aucun risque d’indigestion. Lehoucq est un artisan aux doigts d’or (un peu comme la cane aux œufs d’or, croisée dans l’un des derniers chapitres…). Il maîtrise à la perfection l’art d’alterner les plats les plus riches et les nourritures les plus légères. Si bien qu’à la fin du repas, si abondant qu’il fût, vous vous surprendrez à en redemander !

Amandine Servais
Réjouisciences

Roland Lehoucq, La SF sous les feux de la science, Le Pommier, 2012, 240 p.

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