Dezsö Kosztolányi : Anna la douce
Pur chef d’œuvre. Comment la pauvre Anna, bonne chez des bourgeois de Budapest en 1919, toujours si discrète, si travailleuse, une vraie perle, un soir, tue ses patrons et ensuite est incapable d’en donner la raison. Pas de plainte, pas de vexation dont elle aurait conscience. Magnifique mise en scène de la suffisance des bourgeois, la fausseté des rapports, leur emprise sur Anna. Toutefois aucun manichéisme. Même la justice se montre clémente, car le juge sait parfaitement qu’il ne saurait avoir accès à la conscience d’Anna, déjà si obscure pour elle-même.
Armel Job
Écrivain, Alumni Philosophie et Lettres