Camille Lemonnier : La fin des bourgeois


CLemonnier

Maréchal des lettres, Macaque flamboyant, Dictionnaire en rut, Zola belge. Derrière ces étiquettes s’impose une figure incontournable dans le paysage de la littérature francophone de Belgique, et pourtant frappée par la méconnaissance à l’heure actuelle : Camille Lemonnier qui, sa vie durant, a œuvré pour et par la littérature.

La Fin des bourgeois, c’est la déchéance d’une famille, les Rassenfosse, dont la splendeur et le malheur se fondent organiquement dans un trou minier : « Nous sortons de ce trou et de ce sang, se dit Jean-Éloi, […] en croyant réellement se pencher sur cette lamentable fosse de Misère où l’un après l’autre avaient crevé les Rassenfosse primordiaux et qui, séculairement regoulée de leur chair, enfin dégorgeait cet immense martyre en tonnes d’or.

Il est réjouissant de (re)lire un texte de Lemonnier. Parce que le vocabulaire bouillonne, les champs lexicaux foisonnent, les métaphores se tiennent et se débrident, les images fracassent par leur grandiloquence. L’auteur ne recule devant aucune outrance, n’épargne rien ni personne, et augure l’implacable fin des bourgeois : « La société est à bout, la famille se meurt, il n’y a plus de principes. »

 

Samia Hammami
Chroniqueuse littéraire et professeure ISLV

 

Camille Lemonnier, La Fin des bourgeois, édition et préface de Frédéric Saenen, Samsa, 2018, 340 p.

Retourner à la page des Lectures pour l'été 2019

  >> Suivant

Partager cette page