Keiichirô Hirano : Compléter les blancs
Notre société s’accélère. Devenue « exigeante », elle met chacun de ses membres en compétition. En faisant preuve d’une hyper-connectivité, elle semble accepter tout le monde, propose même d’aider à mettre des personnes en contact – jusqu’à ce que la conscience des manières de communiquer se réduise à un clic, avec lequel la personne sera ajoutée sous l’étiquette « ami », ou bien supprimée sous l’étiquette « indésirable ». Au fond, ce que cette société fait, c’est du tri. Tant sur le plan matériel qu’humain.
Le roman retrace l’« odyssée » d’un homme qui apprend qu’il était en réalité décédé – ce dont il n’était pas forcément conscient, ou bien, qu’il ne voulait pas admettre – et qui essaie de prouver à son entourage qu’il est bel et bien « revenu » et qu’il veut ne plus quitter prématurément ce monde. Néanmoins, les retrouvailles ne sont pas si heureuses que l’intéressé le souhaite. La société avait pris l’habitude de fonctionner sans lui et de ne plus se poser de questions sur le « pourquoi » ni le « comment ». Ensuite, il découvre qu’il n’est pas le seul « revenant » dans le pays ! Il reçoit une lettre adressée de la part d’une association des revenant-e-s, fondée par ses semblables, et qui compte lutter pour la reonnaissance des droits des personnes « revenantes »…
Compléter les blancs est le dernier roman traduit en français de Keiichirô HIRANO, qui fut l’invité d’honneur à l’édition 2019 de la Foire du Livre de Bruxelles
Kanako Goto
Centre d'Études Japonaises
Keiichirô Hirano, Compléter les blancs, Trad. Corinne Atlan, Actes Sud, 448 p.
