Joseph Ponthus : À la ligne. Feuillets d’usine


Ponthus

 

C'est un très beau livre que nous offre Joseph Ponthus, littéraire que les hasards du chômage et de l’intérim ont conduit à l’usine, à mettre en conserve poissons et crustacés ou à pousser des carcasses de bœuf. Un livre sous forme de fragments de journal, sans date, sans enchaînement – l’intérim qui écrit sait-il de quoi demain sera fait ? –, sans ponctuation – pas le temps –, si ce n’est celle des pauses (aux deux sens du terme), des paroles de collègues cueillies entre deux bouffées de cigarette pressées, des chansons pour tenir le coup, et, pour tenir le coup aussi, de l’amour. Une vie et un texte dominés par la fragmentation, l’interruption ; mais la vie quand même, mais la littérature quand même. Car il faut tenir, l’auteur s’en explique, peut-être d’abord pour s’en convaincre lui-même :

Je me dis qu’il faut avoir une sacrée foi dans la paie qui finira par tomber dans l’amour de l’absurde ou dans la littérature
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Strany Mazurkiewicz
Département de Philosophie

 

Joseph Ponthus, À la ligne. Feuillets d’usine, Paris, Éditions de La Table Ronde, 2019 (Grand Prix RTL Lire 2019)

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