Milo Manara : Le Caravage
La plupart d’entre nous a vu au moins une fois dans sa vie une œuvre du Caravage, ne serait-ce qu’en reproduction... L’expression de ses personnages, la maîtrise des couleurs, des ombres et des lumières ne laissent personne indifférent. Ceux qui vont un peu plus loin que ces premières sensations ont probablement lu quelques lignes de sa trop brève bibliographie... C’est assurément ce qui est arrivé à Milo Manara, autre figure particulière de l’art graphique italien. Après avoir consulté une impressionnante bibliographie sur ce que l’on sait de la vie de ce peintre hors du commun, ce dessinateur hors du commun a délaissé ses univers oniriques ou érotiques pour nous romancer la vie de Michelangelo Merisi en deux volumes.
Le premier, "La palette et l’épée", paru en 2015, débute par son arrivée à Rome à la fin de l’été 1592. Âgé de 22 ans, Le Caravage ne tarde pas à s’imposer et à défrayer la chronique par son caractère entier, qui lui attirera bien des ennuis. Manara se penche notamment sur la manière de travailler que Merisi a dû adopter pour composer ses toiles et saisir l’expression de ses modèles et nous présente la genèse de certaines de ses œuvres connues ou méconnues.
Le second, " La Grâce », paru en 2018 relate sa fuite de Rome en 1606, blessé, bien décidé à y revenir s’il obtient le pardon papal. Ses tribulations nous emmènent à Malte, où il sera fait Chevalier de l’Ordre du Saint-Empire de Jérusalem, puis radié, mais où il réalisera une monumentale Décollation de St-Jean Baptiste. La suite est sujette à bien des interprétations et mystères et Manara évoque donc son décès, attesté, lors de son arrivée sur la côte toscane en 1610, alors même qu’il vient d’obtenir la grâce papale. À 38 ans, laissant une œuvre qui n’a pas fini de faire parler d’elle.
Voire d’enchanter vos lectures, ou de vous donner l’envie d’aller à sa rencontre, les notes précisent où admirer certaines d'entre elles...
Christian Michel
Département de Biologie, Écologie et Évolution
