Ramita Navai, Vivre et mentir à Téhéran


RamitaNavai

Dans son premier roman, « Vivre et mentir à Téhéran », la journaliste irano-britannique Ramita Navai nous raconte à la fois la grandeur, la décadence et les contradictions de sa ville d’origine, Téhéran, au travers de huit nouvelles et de huit protagonistes aux vies très différentes. Il y a Somayeh, qui porte le tchador, lit Harry Potter et décide de se marier alors qu’elle n’a que quinze ans ; Amir, un fervent opposant au régime islamiste qui lui a pris ses parents ; ou encore Dariush, qui a été élevé aux Etats-Unis et qui retourne en Iran pour y commettre un attentat sans se douter que son pays et sa ville de naissance ont complètement changés depuis qu’il y a mis les pieds pour la dernière fois.

Sous couvert de nous faire le récit de plusieurs histoires de vies, c’est à un véritable décryptage de la société téhéranaise actuelle, qu’elle connaît très bien, que Navai se livre. Le résultat est un subtil mélange de fiction et de reportage journalistique qui se lit d’une traite, et que je recommande plus que chaudement à quiconque est intrigué par l’Iran, ce pays de contrastes aujourd’hui encore tiraillé entre modernité et répression politique.

Après la lecture du livre, je recommande également le visionnage du film « Nous trois ou rien » du réalisateur (et humoriste) Kheiron, dans lequel ce dernier met en scène le destin incroyable de ses parents, qui ont fui l’Iran de l’ayatollah Khomeini au péril de leurs vies. Une véritable leçon d’ouverture et de tolérance, salutaire dans les circonstances actuelles, ainsi que la preuve que le cinéma français peut encore réaliser et produire des pépites d’humour et de bienveillance.

 Marie-Sophie Silan
étudiante en Droit

Ramita Navai, Vivre et mentir à Téhéran, éditions Stock, collection 10/18, 2014.

 

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