Germain

L’histoire commence à la fin de la seconde guerre mondiale, en Allemagne, vue par les yeux d’un enfant choyé des parents « très convenables ».

Quête d’identité et de vérité suite à la débâcle nationale et familiale, le récit suit le difficile cheminement d’un homme obligé de se construire sur des bases aussi mouvantes que lacunaires. Seul repère permanent dans cet univers de chaos, un ours en peluche nommé Magnus, comme l’atteste l’inscription sur le foulard qu’il  porte autour du cou. Mais est-ce bien le nom de l’ours ? Car celui-ci aussi recèle sa part de mystère, un mystère qui est peut-être la clé de tous les autres.

Ce roman d’une très belle facture nous tient en haleine à l’instar d’un véritable polar, et nous donne à voir une autre facette de la guerre et de ses conséquences : une vision du point de vue des vaincus, en quête d’une nouvelle légitimité qui leur permettra à nouveau de vivre debout sur les ruines d’une idéologie basée sur le mensonge, après la défaite et son cortège de destructions, de honte, de culpabilité (ou pas) et d’antagonismes entre une génération « coupable » et la suivante, obligée d’assumer les conséquences de choix qui ne furent pas les siens.

 

 

Martine Delfosse
Presses universitaires de Liège

Sylvie Germain, Magnus, Folio, Gallimard, 2007

 

Lectures pour l'été 2018

 

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