Whitehead

La fuite en guise de fil rouge.  Le dernier livre de Colson Whitedhead – prix Pulitzer 2007 – nous emporte dans l’Amérique d’avant la guerre de Sécession, de Caroline du Sud en Indiana en passant par le Tenessee et l’Oklahoma.

L’odyssée est celle de Cora, jeune esclave dans une plantation de coton en Géorgie. Si l’humiliation fait partie de son quotidien, elle ne peut se résoudre à la violence sauvage et injuste. Un jour, elle s’interpose mais elle paiera cette audace en coups de fouet. Alors, quand l’occasion de s’échapper s’offre à elle, elle s’en empare. Et commencent l’errance, la traque, l’angoisse, la solitude aussi. Poursuivie par un chasseur implacable, Cora n’aura guère de répit. La liberté se paie cash.

Dans l’histoire américaine, le “chemin de fer clandestin” est une allégorie. Il s’agissait d’un réseau de routes camouflées, de points de rencontres, de planques, que des esclaves noirs américains tentaient d’emprunter pour gagner leur liberté par delà la ligne Mason-Dixon, véritable frontière entre le Nord et le Sud des États-Unis, entre les états abolitionnistes et esclavagistes. L’originalité de Colson Whitehead est de faire de cet Underground railroad un personnage du roman, de lui donner chair sous la forme d’une voie ferrée souterraine.

À travers le périple courageux  de Cora, l’auteur nous livre une réflexion sur le racisme, sur ses racines et sur la mécanique de la haine. Une œuvre politique indéniablement.

 

Patricia Janssens
Rédactrice en chef du Quinzième Jour

 

Colson Whitehead, Underground railroad, Trad. fr. Serge Chauvin, Albin Michel, 2017, 416p

 

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